Villenoy, le 28/10/2020

Une nouvelle fois, c’est toute une nation qui a été frappée par l’acte de barbarie perpétré contre Samuel Paty (1), professeur d’histoire et de géographie, qui n’avait fait qu’exercer son métier en proposant à ses élèves une réflexion sur la liberté d’expression.

Il a payé de sa vie son amour de son métier et son envie d’enseigner dans l’optique où chacun doit apprendre à se forger sa propre vision de la citoyenneté, quelles que soient ses opinions, quelle que soit sa religion.

Parce qu’une élève s’en est montrée choquée, parce que ses parents s’en sont pris à l’enseignant via les réseaux sociaux en le désignant nommément, un fanatique a décidé de le punir, de la plus atroce des façons qui soit. Il n’y a pas de mot devant une telle horreur.

Une véritable onde de choc pour tout un pays, et au-delà, déjà traumatisé par tous les attentats perpétrés de Charlie à Samuel Paty, en passant par l’alimentation cachère de la Porte de Vincennes, le Père Hamel à Saint-Etienne du Rouvray, le Bataclan, Nice, sans oublier les attentats de Merah, qui n’a pas hésité à faire des victimes parmi les enfants.

Le rassemblement place de la République à Paris, lieu ô combien symbolique, comme tous ceux organisés partout en France, l’hommage national, la minute de silence partout observée, dans les mairies, comme dans d’autres lieux, témoignent de l’émoi devant de tels actes, véritables crimes contre l’humanité.

Ces marques de reconnaissance veulent aussi dire combien nous sommes toutes et tous attachés à nos libertés, dont la première d’entre elle, notre liberté de pensée et d’expression, en refusant d’abdiquer face à la violence et la terreur. L’inverse serait donner raison à ces « illuminés » du fanatisme politique et religieux tout à la fois.

Inconcevable, encore plus dans le pays synonyme des droits de l’homme et qui s’honore du siècle des lumières, symbole s’il en est de la liberté de pensée.

Au-delà de toutes les épreuves qui nous sont imposées, et dont il serait bien présomptueux d’affirmer qu’il n’y en aura pas d’autres (nous ne sommes pas à l’abri d’autres passages à l’acte d’organisations comme de loups solitaires), aujourd’hui en reprenant à notre compte le « Je suis enseignant », c’est apporter notre soutien à tout le corps enseignant porteur de la plus belle des missions, celle d’enseigner la liberté !

A Villenoy, le maire, Emmanuel Hude a rassemblé le conseil municipal et le personnel de la mairie pour honorer la mémoire de Samuel Paty et respecter une minute de silence. Ci-joint les quelques mots qu’il a prononcés en sa mémoire :

« Bonjour à toutes et à tous,

Comme vous avez pu le voir, depuis hier, les drapeaux de la Mairie sont en berne, en mémoire de Samuel Paty. Par ce geste la municipalité que je représente, rappelle son attachement aux grands principes de la République et notre respect dû à celles et ceux qui ont pour mission de former les citoyens de demain.

Je pense également qu’il ne faut pas hésiter à rappeler l’article 11 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, qui indique :

« La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.»

Enfin je terminerai cette courte allocution en vous demandant de bien vouloir respecter une minute de silence pour un recueillement en hommage à Samuel Paty.

Merci.»


(1) Samuel Paty a enseigné au début des années 2000 au lycée Pierre de Coubertin à Meaux