Villenoy, le 27/11/2019

En préambule du conseil municipal du 2 octobre dernier, la société RIVA est venue présenter un projet de réaménagement ISDI (installation de stockage de déchets inertes) sur Vignely.

Certes, ici il ne s’agit pas de déchets toxiques comme c’est le cas de Terzéo, mais c’est, curieusement, exactement de la même façon que le projet Terzéo avait été rendu public, après un travail en sous-mains auprès des collectivités locales. Toute ressemblance, au moins dans la façon de faire, ne serait sans doute pas que fortuite...

De quoi s’agit-il ? Selon la présentation faite, il sera procédé au remblaiement d’une ancienne carrière, ex REP, puis Véolia, située le long du canal et aujourd’hui désaffectée.

L’exploitation serait reprise par apport de matériaux inertes en provenance du département et de la petite couronne, sur une durée de 5 ans (900 000 m3, soit, en gros 2 millions de tonnes).

Il nous est dit que le site serait rendu à une vocation paysagère au bout de ces 5 ans, après un travail préliminaire de plantations de sorte que les arbres aient déjà poussé durant ce laps de temps.

Les mesures écologiques ont été faîtes, des compensations et un accompagnement sont prévus en ce qui concerne l’habitat d’espèces protégées. Pour ceux qui suivent le dossier Terzéo, voilà une problématique qui se recoupe avec celle du site Terzéo, adjacent à une zone Natura 2000, et qui nous interpelle évidemment.

La voirie (N.D.L.R., route reliant Villenoy à Vignely) sera remise en état, fermée aux véhicules mais ouverte aux piétons et vélos les soirs et week-ends. Au terme de l’exploitation elle formera une liaison douce (itinéraire compris dans la zone verte de l’agglomération de Meaux).

Pas d’enquête publique pour ce projet, qui donne lieu à un simple enregistrement, déjà présenté au conseil municipal de Vignely qui a donné son accord.

Bref, une présentation idyllique, à laquelle seuls des esprits chagrins pourraient trouver à redire, penserez-vous. A première vue, certes, mais il y a au moins un hic : durant les travaux, qui s’étaleront donc sur 5 ans, 75 camions se rendront sur le chantier chaque jour (soit 150 rotations aller/retour) et emprunteront la voie communale sur le territoire de Villenoy à partir du rond-point de l’A140.

Quant au verdissement du chemin communal, il est permis d’en douter, bien que prévu et soit disant accepté par les cultivateurs. En effet, cette voie sert d’accès au matériel agricole ainsi qu'au transport des récoltes... De plus, il y a un point bas, qui le restera sauf à faire un fossé ou un remblai pour que l’eau aille dans les champs. Cette zone risque donc de redevenir le cloaque que l’on connaît.

Vous n’allez pas le croire, mais cette présentation n’a pas suscité la moindre question du côté majorité municipale. De leur côté, les conseillers d’opposition n’ont pas manqué d’intervenir pour remarquer d’abord qu’une fois de plus la Seine-et-Marne Nord était prise comme cible pour recevoir de nouveaux déchets, fussent-ils inertes, ce qui confirme qu’on la prend vraiment pour la « poubelle » de l’Ile de France.

Surtout, nous n’avons pas manqué de mettre le projet en perspective avec le dossier Terzéo qui, s’il devait être confirmé malgré le recours devant le tribunal administratif, s’ajouterait à la myriade de camions empruntant les routes traversant notre commune.

Nous nous sommes d’ailleurs fait confirmer qu’il s’agit d’une voie communale et que la mairie a à donner son autorisation pour son accès. La société RIVA n’a pas cherché à louvoyer et a en effet indiqué que sans autorisation, le passage ne pourra pas se faire par cette voie.

Nous avons par ailleurs rappelé que lors de l’exploitation antérieure, le transport se faisait par un transbordeur, mais sèchement il nous a été rétorqué que cela ne pourrait se faire car trop cher.

Bref, circulez, y’a rien à voir et arrêtez de nous embêter avec vos questions embarrassantes...

Au contraire, nous trouvons qu’il est tout à fait de notre responsabilité de nous préoccuper des effets sur la vie des Villenoyennes et Villenoyens, et ne comprenons pas le mutisme « assourdissant » des conseillers de la majorité …..

En résumé, si la municipalité veut faire la mauvaise tête, elle a les moyens de mettre des bâtons dans les roues pour ce qui est du transport lié à ce projet, en refusant l’accès à la voie communale.

Pas sûr cependant que ce soit une bonne stratégie, car à défaut de cette autorisation, les camions iraient sans doute emprunter le CD 5 pour aller jusqu’à Vignely via l’aérodrome d’Esbly et Isles-les-Villenoy.

Certes un détour qui compliquerait la vie de l’exploitant, mais surtout gênerait davantage les automobilistes circulant sur la départementale, et induirait des nuisances plus grandes encore pour les riverains les plus proches.

En tout état de cause, même pour un projet se situant en dehors de notre commune, forcément des incidences pour les Villenoyennes et Villenoyens que nous avons bien identifiées et qu’il nous appartient de rendre les moins pénalisantes possibles.

VILLENOY, AVEC VOUS POUR L’AVENIR,

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