L’accord avec l’EPF IdF, un trompe-œil ?

Villenoy, le 22/09/2018

Nous vous proposons un nouvel article cosigné par les trois groupes d’opposition municipale « Villenoy en marche vers son avenir », « Ensemble pour Villenoy » et « Ethique et Liberté d’Expression »

L’accord avec l’EPF IdF, un trompe-œil ?

Les fidèles lecteurs de La Marne du 15 août ont pu découvrir que dans ses pages un large article est consacré à Villenoy sous le titre « la vente de terrains dans le viseur de la mairie ».

Monsieur Le Maire et son adjoint à la vie citoyenne se sont évertués à vanter les mérites de cet accord appelé à freiner la pression immobilière ce qui comme nous l’avons déjà exprimé dans nos colonnes nous apparaîtrait sous cette présentation fort louable.

Si la signature de cette convention a été effectivement débattue et validée début juillet en conseil municipal elle le fut en vérité au forceps puisqu’une majorité toute relative s’en est dégagée. Pour preuve quand il a fallu entériner les projets à conduire, sur trois secteurs ciblés deux ont été retenus ce qui démontre une frilosité même au sein du groupe majoritaire. Tout n’est donc pas aussi merveilleux que cela puisse paraître.

L’engouement des promoteurs immobiliers pour le nord de notre département depuis ces dernières décennies ne se dément pas, nous restons dubitatifs et émettons bien des réserves sur cet accord.

Notre première interrogation, puisque ce schéma est aussi attractif pourquoi il ne suscite pas autant d’engouement auprès d’autres communes d’Ile de France et en premier lieu la ville centre de la CAPM, Meaux ?

Laisser entendre que les outils dont la commune s’était pourvue et notamment la toute récente modification du PLU s’étant révélés insuffisants il convenait de passer à la vitesse supérieure. Ouah ! bel engagement.

Le Maire de son côté n’a pas manqué de se démarquer en scotchant à son tableau de chasse l’Etat et la loi SIRU laquelle impose aux communes de disposer d’un quart de logements sociaux. Devons nous laisser sur les bas-côtés les plus démunis d’entre-nous, un logement décent pour tous est-il irrecevable? Serions entrés dans une vague populiste ?

Question : puisque la Loi c’est la Loi comment alors notre nouveau partenaire va-t-il orchestrer ses partitions à venir ?

Nous ne manquerons pas de nous attarder sur la présentation de cet établissement public qui n’est pas dépourvu de crédibilité puisque 320 communes et intercommunalités y ont recours ce qui n’est cependant pas un gage de suprématie.

Attardons nous quelques instants sur ses activités :

    • Permettre la réalisation d’opérations de logements et de développement économique en débloquant du foncier constructible.
    • Libérer du foncier constructible par l’acquisition, le portage, le remembrement et la démolition des bâtiments. En bref, recycler du foncier pour permettre la réalisation de nouveaux projets.

Jusque là, vous nous suivez ?......Qu’en déduisez-vous ? Trouvons-nous trace d’une approche à freiner le secteur de l’immobilier ?

Poursuivons…….

Dans un contexte immobilier marqué par une augmentation des prix du foncier, les opérateurs choisissent la programmation qui leur permettra d’amortir le coût du foncier, parfois au détriment de la diversité de l’offre de logements et son équilibre pour les destinateurs finaux. Là nous rentrons dans le dur.

Le marché du logement francilien est à la fois quantitatif et qualificatif conformément aux objectifs du Schéma directeur de la région Ile de France (SDRIF) Il faut à la fois soutenir la construction de logements mais aussi le logement intermédiaire et l’accession sociale. Voilà ce qui clarifie bien les choses. Nous sommes alors à des années lumières des vœux pieux de nos deux plaidoyers du parquet local.

Pour en terminer, l’EPF Ile de France négocie et achète des emprises foncières et pendant l’élaboration du projet urbain ou du projet immobilier par la collectivité publique, le foncier est sous maîtrise publique. Bien évidemment……

Mais là où cela se complique, le coût du foncier n’est affecté ni par l’inflation des prix de portage, ni par la rémunération du foncier qui est cédé au prix de revient et facilite la faisabilité d’opérations à coûts maîtrisés. Ce qui devrait sans en douter réjouir les propriétaires de biens immobiliers sur notre commune qui se verront contraints d’accepter les conditions de vente de leurs terrains et bâtis.

On cherche à nous vendre du vent que nos représentants ont refusé de se laisser porter. Sauf erreur, n’avons-nous pas dans nos cartons une compétence élargie de l’urbanisme au sein de la CAPM ? Notre Vice-Président aurait-il une aversion à y souscrire mais là aussi la Loi c’est la Loi. Nous ne pouvons en aucun moment douter qu’elle ne soit pas en mesure de relever ce défi ? A bons entendeurs……..